Visiter Lisbonne
Jardins

Une visite à Lisbonne doit être l’occasion de s’émerveiller des trésors botaniques des jardins à la portugaise, à côté desquels ceux d’Europe du nord font pâle figure (aux sens propre et figuré). Leur luxuriance est privilégiée par un climat doux et ensoleillé (hivers sans gelée) et leur exotisme reflète l’épopée maritime du Portugal, qui vit les vaisseaux rapporter de très nombreuses espèces d’arbres et de plantes des rivages d’Asie, d’Amérique et d’Afrique. En somme, Lisbonne fut et demeure un immense jardin d’acclimatation.

[A l’attention des passionnés de botanique, savoir que l’un de nos guides est jardinier-paysagiste-botaniste de formation et peut organiser des visites guidées privatives des divers jardins de la capitale. Nous contacter pour de plus amples informations]

Jardin d'Estrela (gratuit)

Certainement le jardin préféré des Lisboètes, c’est l’un des plus beaux et des mieux entretenus de la capitale. Il fut créé au 19e siècle dans l’esprit des Lumières : à la fois lieu de détente et de culture (bibliothèque, kiosque à musique) au sein d’une flore d’une grande diversité – conifères des quatre coins du monde, plantes succulentes, arbres aux frondaisons majestueuses et aux fleurs insolites, dragonnier de Macaronésie, figuier géant d’Australie, etc. Un lion du Mozambique en fut même l’heureux locataire et mascotte pendant quelques années, ce dont atteste une statue. Le cimetière anglais attenant au parc, vestige de la présence britannique passée, vaut également le détour pour ses représentations botaniques.

Jardin tropical de Belém

Véritable trésor botanique, l'entrée en vaut le petit investissement car on y trouve des palmiers de toutes sortes, des figuiers géants, une petite forêt de Ginkgos et bien d’autres plantes exotiques provenant de tous les continents. Il faut aussi ajouter le jardin de Macao inséré à l’intérieur avec ses plantes asiatiques, et des serres abritant une plantation de caféiers auxquels des maladies sont inoculées, expérience uniquement envisageable dans un pays non-producteur de café. Enfin, il semble bon d’y trouver le repos à l’ombre et à l’écart de la foule des monuments voisins.

Jardin botanique de l’ancienne faculté des Sciences

On doit ce jardin à un aristocrate érudit du 19e siècle, écrivain et professeur de botanique. Robert Chodat, botaniste suisse de renom, ne tarissait pas d’éloges à son sujet : « Ce jardin […] est l’une des merveilles du sud de l’Europe. […] les jardins de Provence, de Ligurie et même de Malaga sont des « garrigues » à côté de cette végétation subtropicale exubérante ». Ne pas se laisser rebuter par son aspect désuet : il continue à abriter un véritable oasis de plantes exotiques comprenant une collection remarquable de figuiers de différents continents, de palmiers de toutes sortes (plus de 30 espèces), de conifères insolites et d’une partie spécialement consacrée aux plantes succulentes, sans oublier une serre à papillons.

Serre froide du parc Eduardo VII

Situé dans le prolongement de l’avenue Liberdade, ce parc dispose d’une vue panoramique exceptionnelle sur la capitale, le Tage et l’autre rive. Riche d’essences en tous genres, il privilégie les espèces endémiques du sud de l’Europe, tels les micocouliers, les pins maritimes ou les cyprès. Dans la serre froide (c’est-à-dire sans système de chauffage) qui se trouve au milieu du parc, l’ambiance est beaucoup plus exotique et les plantes plus sensibles y logent bien à l’abri, formant une surprenante forêt tropicale. Ce refuge mérite une visite autant par une journée de canicule qu'en pleine saison hivernale.

Jardin de la fondation Calouste Gulbenkian (gratuit)

Conçu dans les années 60, ce jardin consacre l’éveil de l’architecture paysagiste et du modernisme au Portugal. Il est agréablement mis en valeur dans un ensemble de bâtiments abritant le musée de la fondation, le musée d’art moderne et une riche bibliothèque consacrée à l’art. Rien ne fut laissé au hasard dans sa conception, qui est une recherche de contrastes entre des zones exposées à la lumière par de vastes pelouses et des zones ombragées couvertes d’une végétation dense. Le choix des plantes représente le biome méditerranéen - essentiellement des plantes du sud de l’Europe - auquel le Portugal appartient.

Jardin botanique royal d’Ajuda

« Entrez dans ce jardin, et sentez-vous au 18e siècle », devise méritée pour un jardin dont la biographie est intimement liée aux péripéties de l’Histoire. Quelques années après le grand séisme de Lisbonne, le roi fit construire sa nouvelle résidence et son jardin sur cette colline car la zone repose sur une couche basaltique, ayant précisément permis une meilleure résistance aux secousses. Des milliers de plantes d’Amazonie brésilienne y furent acclimatées, des insectes et coquillages collectionnés, mais la plupart de ces richesses furent pillées lors des invasions napoléoniennes : elles se trouvent encore au Jardin des Plantes de Paris. Ravagé par une énorme tempête en 1941, tombé en décrépitude après la révolution des œillets, il fut minutieusement restauré dans les années 90 et a aujourd’hui retrouvé de sa superbe, sa légendaire collection de 5000 espèces ayant été recréée.